Réunion de mars (2) au CDJ : 3 plaintes fondées (l’avenir.net, metrotime.be, moustique.be), 6 plaintes non fondées (RTBF, Belga, RTBF.be, 7sur7.be, sudinfo.be, lalibre.be)
6 avril 2022
Le Conseil de déontologie journalistique a adopté neuf avis sur plainte lors de sa deuxième réunion de mars, dont huit avaient trait à une même dépêche Belga relayée par différents médias. Trois plaintes ont été déclarées fondées (l’avenir.net, metrotime.be, moustique.be) et six non fondées (RTBF, Belga, RTBF.be, 7sur7.be, sudinfo.be, lalibre.be).
La première plainte, déclarée non fondée (20-42 P. Van Bost c. La Une / RTBF (« Le temps d’une histoire – Il y a 60 ans, l’indépendance du Congo »)) visait une émission qui abordait, dans une alternance passé-présent, différentes questions historiques, culturelles et militantes relatives aux liens tissés entre la Belgique et le Congo, et portait un regard particulier sur la colonisation et la décolonisation. Le plaignant identifiait plusieurs passages de l’émission qui selon lui ne respectaient pas la vérité, omettaient des informations essentielles et confondaient faits et opinions. Dans son avis, le CDJ a remarqué que les informations que le plaignant considéraient comme fausses ou déformées étaient le fait d’intervenants (des témoins, des experts) librement choisis par le média, que les propos contestés leur étaient correctement et clairement attribués, que les journalistes ne les prenaient à aucun moment à leur compte et qu’ils ne pouvaient donc être confondus avec l’opinion personnelle de ces derniers. Le Conseil a également constaté d’une part que les récits personnels que partageaient les témoins étaient présentés comme tels et ne faisaient l’objet d’aucune généralisation, et d’autre part que les avis des experts qui rendaient compte, dans leur champ de compétences, d’analyses qui faisaient consensus scientifique n’occultaient pas d’informations essentielles, mais contribuaient via leurs échanges à l’équilibre général des points de vue. Le Conseil a noté que n’étant manifestement ni erronés ni déformés, ces avis spécialisés ne nécessitaient pas de cadrage spécifique.
La deuxième plainte, déclarée non fondée (21-51 Divers c. Belga), visait une dépêche Belga qui résumait certains résultats du dernier Grand Baromètre RTL Info / Ipsos / Le Soir mesurant l’état de l’opinion quant aux restrictions de liberté applicables aux personnes non vaccinées. Les plaignants reprochaient à l’agence d’avoir manipulé l’information originale en omettant de préciser qu’il s’agissait spécifiquement de l’opinion de personnes vaccinées et non de l’ensemble des sondés. Le CDJ a constaté que l’erreur tenait à la manière dont la source de l’agence avait dans un premier temps elle-même erronément relayé vers ses lecteurs les résultats du sondage auquel elle avait directement collaboré, que s’agissant d’interprétations relatives à un sondage exclusif, l’agence pouvait difficilement en recouper et vérifier la teneur, et que la source initiale avait corrigé l’erreur après la reprise de l’information par l’agence sans la rectifier explicitement. Il en conséquence considéré que Belga ne pouvait en être jugée responsable. Il a en outre noté que dès qu’elle avait pris connaissance de la plainte, l’agence avait rapidement et explicitement rectifié l’information en cause et en avait averti ses clients de la manière qu’elle avait jugée la plus appropriée. Le Conseil n’a donc pas retenu de faute déontologique dans son chef.
Les sept autres plaintes visaient les articles en ligne de plusieurs médias qui relayaient cette même dépêche Belga. Dans l’ensemble de ces dossiers, le CDJ a considéré que les médias qui avaient repris en toute confiance l’information telle que diffusée initialement par l’agence, ne pouvaient être tenus responsables de l’erreur commise. Quatre de ces plaintes ont été déclarées non fondées. Dans deux cas (21-55 Divers c. 7sur7.be et 21-57 Th. Guillaume c. lalibre.be), le Conseil a en effet relevé que les médias avaient procédé à une rectification claire et visible de l’erreur dès qu’ils en avaient eu connaissance, identifiant l’erreur commise et la correction de celle-ci, de manière à permettre aux personnes ayant déjà pris connaissance du fait erroné de s’en apercevoir et de saisir la teneur réelle des faits. Dans les deux autres plaintes non fondées (21-52 Divers c. RTBF.be et 21-56 Divers c. sudinfo.be), le CDJ a estimé, en dépit d’une première rectification erronée, elle-même rapidement et explicitement rectifiée, qu’il aurait été excessif de conclure à une faute dans le chef des médias dès lors que les rectificatifs publiés successivement avaient chacun eu lieu rapidement et qu’ils reconnaissaient et identifiaient clairement l’erreur. Les trois dernières plaintes ont par contre été déclarées fondées (21-53 Divers c. l’avenir.net, 21-54 Divers c. metrotime.be et 22-07 D. Schiepers c. moustique.be) soit parce que le média avait corrigé l’information erronée sans rien en dire à ses lecteurs (Metro), soit parce que les médias avaient simplement mentionné que l’information avait été corrigée à la suite d’une erreur de l’agence Belga sans en préciser la teneur. Le CDJ a rappelé dans ces avis l’importance de la rectification en ligne dont les règles sont explicitées dans la Recommandation sur l’obligation de rectification (2017).
Début avril, 31 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.