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Actualité

Réunion de décembre au CDJ : 1 plainte fondée (L’Avenir Huy-Waremme), 1 plainte non fondée (RTBF.be)

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a rendu deux décisions sur plainte lors de sa réunion de décembre. La plainte fondée qui questionnait la « clause de responsabilité sociale et démocratique » (ou « cordon sanitaire médiatique ») portait sur un défaut d’enquête sérieuse et de prudence dans un article relatif à une nouvelle liste électorale communale (L’Avenir Huy-Waremme). La plainte non fondée visait un décryptage – jugé d’intérêt général – du témoignage d’une ex-otage israélienne du Hamas (RTBF.be).

La première plainte, déclarée non fondée (24-08 V. Teitelbaum & S. Lausberg c. A.-S. D. / RTBF.be), concernait un article en ligne de la RTBF qui proposait le décryptage du témoignage d’une ex-otage israélienne du Hamas. Les plaignantes reprochaient à la journaliste un manque de vérification des sources et des informations relayées, un choix d’experts confortant une hypothèse basée selon elles sur l’opinion personnelle de la journaliste, ainsi qu’une atteinte aux droits de la victime qui témoignait. D’une part, le CDJ a estimé qu’on ne pouvait, au vu de l’angle traité par la journaliste, lui reprocher de ne pas avoir rappelé l’ensemble des circonstances et des détails de l’enlèvement de l’ex-otage et de sa détention, dont plusieurs avaient par ailleurs déjà été largement médiatisés antérieurement et pouvaient donc être supposés connus des lecteurs. D’autre part, le Conseil a noté que la journaliste avait correctement traité et mis en perspective les points de vue des cinq experts qu’elle sollicitait. Il en a conclu que la journaliste ne mettait à aucun moment en doute ledit témoignage, qu’elle ne visait pas à décrédibiliser l’ex-otage en tant que personne, ne niait pas non plus le statut de victime des ex-otages du Hamas, et n’induisait, par conséquent, aucune victimisation secondaire.

La seconde plainte, déclarée fondée pour partie (24-26 C. Lacroix c. C. D. / L’Avenir Huy-Waremme), visait un article de L’Avenir Huy-Waremme consacré au « Rassemblement wanzois », une liste locale qui se présentait pour la première fois au scrutin communal à Wanze. Le plaignant, bourgmestre de la commune, reprochait à la journaliste d’avoir rompu le « cordon sanitaire médiatique » (expression à laquelle le CDJ préfère « clause de responsabilité sociale et démocratique »)  en ce que l’article aurait donné un accès direct à l’expression de la tête de liste du parti, sans l’identifier comme appartenant à l’extrême droite,  alors qu’il s’agissait selon lui d’une information facilement vérifiable. Tout en rappelant qu’il n’a pas pour mission de se prononcer sur la nature d’un parti politique, le CDJ a relevé qu’en dépit des doutes qu’elle formulait sur la nature de cette liste, la journaliste – qui avait sollicité des éclaircissements du chef de file du parti quant à son accointance éventuelle avec l’extrême droite – n’avait  pas estimé nécessaire d’approfondir son enquête au-delà du seul démenti de l’intéressé : les propos de ce dernier n’étaient ni vérifiés, ni recoupés ; la journaliste ne prenait pas en compte dans son analyse des éléments dont elle avait pourtant connaissance, notamment une précédente campagne menée par ce chef de file au Parti Populaire. Le CDJ a considéré qu’en procédant de la sorte, la journaliste n’avait pas permis au public de prendre la mesure exacte des propos, du projet et des intentions politiques de la liste ainsi décrite.

Fin décembre, 18 plaintes étaient en traitement au CDJ. Entre la réunion plénière de novembre et celle de décembre, 2 plaintes se sont soldées par une solution amiable. 12 autres plaintes n’ont pas été retenues, soit parce qu’elles ne répondaient pas aux conditions de recevabilité formelle, soit parce qu’elles n’entraient pas dans le champ d’exercice de la déontologie journalistique, soit parce que l’enjeu déontologique soulevé n’était pas rencontré (plainte manifestement non fondée). Tous les plaignants en ont été dûment informés.

AADJ & CDJ
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tél: 02/280.25.14

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