Réunion de décembre (2) au CDJ : 1 plaintes partiellement fondées (SudPresse), 1 plainte non fondée (RTBF)
28 décembre 2020
Le Conseil de déontologie journalistique a adopté deux avis sur plainte lors de sa dernière réunion de l’année 2020. La première plainte a été déclarée partiellement fondées (La Meuse Verviers – SudPresse) et la seconde non fondée (RTBF).
La première plainte, déclarée partiellement fondée (19-24 Divers c. B. B. & J. D. / La Meuse Verviers – SudPresse), visait un ensemble d’articles de SudPresse, publiés dans les éditions papier et en ligne du média, relatifs à un scandale sexuel ayant pris place dans la buvette d’un club de football liégeois. Les plaignants dénonçaient pour certains la diffusion de la vidéo et de captures d’écran de la jeune femme impliquée dans le scandale, alors que celle-ci, dénudée, était peut-être victime, pour d’autres l’identification de la jeune femme, du club ainsi que celle des joueurs. Le CDJ a constaté que dès lors que le média avait pris connaissance de l’hypothèse d’un viol sur la jeune femme qui figurait dans les images et y était reconnaissable, il aurait dû prêter davantage d’attention à leur utilisation pour illustrer le sujet. Il a estimé qu’en contexte, la publication des images était dégradante pour la personne, dans la douleur de laquelle le média s’immisçait et à la dignité de laquelle il portait atteinte sans que cela n’apporte aucune plus-value à l’information. Il a, de la sorte, considéré que les images contrevenaient, dans le chef du média uniquement, aux art. 24 (droit à l’image), 25 (respect de la vie privée), 26 (intrusion dans la douleur des personnes / atteinte à la dignité des personnes) et 27 (attention aux droits des personnes fragiles) du Code de déontologie. Le Conseil n’a en revanche pas retenu les autres griefs avancés par les plaignants, relatifs notamment au traitement de l’information.
La deuxième plainte, déclarée non fondée (20-37 Ch. André c. RTBF (JT))concernait un reportage et un duplex de la RTBF (JT) dédiés aux nouvelles mesures s’appliquant aux voyageurs qui se déplaçaient pendant la crise sanitaire, dont plusieurs images étaient filmées au sein de l’aéroport de Zaventem. La plaignante, qui s’estimait parfaitement reconnaissable, reprochait au média d’avoir pris et diffusé sans son autorisation des images d’elle alors qu’elle se trouvait devant ou à proximité du panneau d’affichage des départs, et considérait son droit à la vie privée et à l’image violé. Dans son avis, le CDJ a estimé qu’aucun élément de la séquence en cause, seul ou en convergence avec d’autres, ne permettait à un public autre que l’entourage immédiat de reconnaître directement ou indirectement mais sans doute possible l’intéressée. Il a également observé que les images avaient été prises dans un espace privé ouvert au public, que rien dans le dossier n’indiquait que le média avait dissimulé sa présence, que l’intéressée était filmée très brièvement, en plan buste ou de demi-ensemble, et qu’elle n’avait fait l’objet d’aucune mise en avant injustifiée.
Mi décembre, 40 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.