Novembre au CDJ : 1 plainte partiellement fondée (Bel RTL)
Le Conseil de déontologie journalistique a adopté un avis sur plainte lors de sa réunion du mois de novembre. Cette plainte relative à une séquence de Bel RTL, dans laquelle des extraits sonores d’une vidéo présentée en huis clos dans le cadre du procès d’assises des accusés de l’assassinat de Valentin Vermeesch avaient été diffusés, a été déclarée partiellement fondée.
Lors de la réunion plénière de ce mois de novembre, le CDJ a déclaré partiellement fondée une plainte (19-10 Divers c. Bel RTL) qui portait sur la diffusion, dans le RTL Info de Bel RTL, de plusieurs extraits sonores d’une vidéo des sévices infligés à Valentin Vermeesch dont le procès d’assises des accusés était alors en cours. Les différents plaignants qui s’étaient adressés au CDJ – et pour certains au CSA – reprochaient l’absence d’intérêt journalistique des extraits, soulignaient que ceux-ci portaient atteinte au respect de la vie privée et familiale de la victime et de ses proches, constituaient une intrusion grave dans la douleur de ces derniers et étaient attentatoire à la dignité humaine du jeune homme.
A l’issue des débats, le CDJ a considéré qu’il était d’intérêt général d’évoquer le procès d’assises et de rendre compte des faits jugés en ce compris dans leurs aspects les plus difficiles. Il a rappelé que rendre compte d’un tel procès qui est public touche nécessairement à la vie privée des personnes qui y sont directement impliquées. Il a estimé qu’on ne pouvait en faire grief au journaliste et au média.
Notant que les extraits en cause portaient atteinte à la dignité des personnes et faisaient intrusion dans la douleur des personnes, il a relevé que seule se posait la question de savoir si, comme le prévoit l’art. 26 du Code de déontologie journalistique, leur diffusion était pertinente au regard de l’intérêt général. Considérant que la diffusion de la séquence intervenait en pleine actualité du procès, alors que l’émotion était toujours perceptible, le CDJ a estimé que la valeur informative apparente des extraits n’était pas telle qu’elle puisse justifier, en dépit de la qualité du travail journalistique produit et des nombreuses mesures prises par la rédaction pour encadrer leur diffusion, de passer outre les intérêts de la victime et la douleur de ses proches. Il a en conséquence déclaré le grief fondé. Il n’a pas retenu les autres reproches soulevés par les plaignants.
Le CSA qui avait reçu certaines plaintes dans ce dossier et sollicité l’avis du CDJ conformément aux dispositions du décret du 30 avril 2009 qui organise la complémentarité entre CSA et CDJ a été informé de la décision du CDJ.
Fin novembre, 45 plaintes étaient en traitement au Conseil de déontologie journalistique.
L’avis complet est accessible aux pages suivantes: Avis 19-10