En juin au CDJ : 2 plaintes fondées, 3 non fondées
En juin 2016, le CDJ a déclaré deux plaintes fondées. L’une – partiellement fondée –visait la RTBF, l’autre SudPresse. Trois autres plaintes, dont deux dirigées contre SudPresse et une contre La Dernière Heure, ont été jugées non fondées.
Le Conseil de déontologie journalistique a adopté cinq avis sur plaintes en juin : deux déclarant les plaintes fondées, dont une partiellement, trois concluant à l’absence de faute.
La première plainte déclarée partiellement fondée (16-05 Makro. c. O. Badart / RTBF) visait une séquence d’un reportage de « Questions à la Une » consacré au service à la clientèle des magasins. Le journaliste y recourait à des images en caméra cachée alors qu’il avait pris, selon l’enseigne commerciale concernée, un engagement à ne pas le faire. Le CDJ a estimé que les conditions justifiant l’usage de la caméra cachée étaient rencontrées et ne témoignait d’aucun parti pris. Il a également considéré que l’engagement pris par le journaliste à ne pas y recourir l’avait été en réponse à une question posée à un moment où il disposait d’un accord pour filmer. Par contre, le CDJ a jugé que le journaliste aurait dû permettre à l’enseigne de répliquer vu que les informations recueillies en caméra cachée mettaient en avant un élément nouveau de nature à porter atteinte à son image.
La seconde plainte fondée (16-13 H. Lison c. sudinfo.be) visait la publication d’un article et d’une vidéo en ligne qui rendaient compte de la torture et de la mise à mort d’un présumé dealer en Ukraine. Dans ce dossier, le CDJ a relevé que l’absence de distance et mise en perspective journalistique dans l’utilisation de ces images dérogeaient non seulement aux articles 1 (respect de la vérité) et 4 (vérification des sources et prudence) du Code de déontologie mais enlevaient également toute dimension humaine à la victime, portant ainsi atteinte à sa dignité.
La première plainte considérée comme non fondée par le CDJ (16-15 Divers c. A. Mazzocato / SudPresse) portait sur l’identification du père d’un des terroristes du Bataclan dans un article de SudPresse. La journaliste avait indiqué que cette personne possédait un petit commerce dans une artère connue de Liège. Le Conseil a estimé que l’information ne portait pas atteinte à sa vie privée : l’information relative à l’existence de ce commerce liégeois avait déjà été rendue publique dans les médias par la famille et les perquisitions dont ce père avait parlé à des voisins avaient élargi le cercle de ceux qui pouvaient le reconnaître. L’information présentait un intérêt pour un journal de proximité.
Deux autres plaintes jugées non fondées (16-28 P. Scalbi c. sudinfo.be ; 16-29 P. Scalbi c.dh.be) visaient la publication d’un hoax sur les sites de SudPresse et de La Dernière Heure. Dans sa décision, le CDJ a rappelé que l’erreur reste possible et que la rectification est une manière déontologique d’y répondre. Il a estimé la plainte non fondée car les médias avaient reconnu leur erreur et parce que les articles ne soulevaient pas d’enjeu majeur.
Fin juin, 25 dossiers sont en cours de traitement au Conseil de déontologie journalistique.
Les avis complets sont accessibles aux pages