Au CDJ, l’essentiel n’est pas le plus visible
« Le plus spectaculaire n’est pas l’essentiel » : tel est le message émergent de la présentation par le Conseil de déontologie journalistique de son rapport 2012 qui ponctue sa troisième année d’existence. Quelques plaintes ont certes été fortement médiatisées mais le CDJ traite bien d’autres dossiers. « Il est tout aussi important de répondre aux dizaines de questions pratiques posées au Conseil par des journalistes et des rédacteurs en chef confrontés à des décisions à prendre dans leur travail quotidien », précise André Linard, son secrétaire général.
Le CDJ agit régulièrement comme médiateur entre le public et les médias ; en 2012,17 solutions à l’amiable ont été trouvées. Il remplit aussi un rôle d’information sur la déontologie par des interventions dans les écoles et facultés de journalisme et par des visites dans les rédactions. Avec les étudiants, ces séances sont l’occasion pour le CDJ d’informer sur ses activités et d’aborder des thématiques déontologiques au travers de cas concrets. Les contacts avec les rédactions permettent aussi d’aborder des questions de déontologie et de compléter la connaissance des réalités rencontrées par les journalistes. Toujours dans son rôle d’information, le CDJ a lancé en 2012 une collection de Carnets de la déontologie, à périodicité irrégulière. L’un d’eux offre un Guide de bonnes pratiques pour les journalistes en relation avec les sources d’information. Edité avec l’Association des journalistes professionnels, ce guide est l’expression d’un autre rôle du CDJ : « dire » la déontologie, l’actualiser, l’affiner… Le Conseil a d’ailleurs en projet pour 2013, sauf imprévu, de publier un code complet et actualisé de déontologie journalistique.
Le type d’activités du CDJ le plus connu est le traitement de plaintes. Le Conseil est de plus en plus sollicité. En 2012, il a ouvert 48 dossiers. A première vue, c’est moins que l’année précédente (50 dossiers). Mais 30 autres plaintes ont été adressées au CDJ en 2012 qui n’ont pas donné lieu à l’ouverture d’un dossier. L’expérience et la jurisprudence accumulées par le Conseil ont en effet permis d’établir que ces plaintes ne soulevaient pas d’enjeu déontologique mais exprimaient de simples désaccords des plaignants avec des choix éditoriaux.
34 avis sur plaintes ont été rendus en 2012. 9 d’entre elles ont été déclarées fondées. Est-ce trop peu, comme l’affirment certains ? « Cela n’a pas de sens de fixer arbitrairement un quota de plaintes fondées pour que le CDJ soit crédible, corrige André Linard. Il ne faut pas oublier que le Conseil met bien d’autres moyens en œuvre pour faire progresser la déontologie que les plaintes déclarées fondées. »
« L’investigation et la créativité, nécessaires pour répondre aux attentes grandissantes envers les médias accroissent certes les risques d’écarts déontologiques sans pour autant excuser ceux-ci », conclut Marc Chamut, le président du CDJ
Le rapport d’activité 2012 du Conseil de déontologie journalistique peut-être consulté et téléchargé ici