« 48h des bourgmestres » : pour le CDJ, RTL a respecté les principes déontologiques d’équilibre et de représentativité
Dans un avis remis ce 20 mars, le CDJ a estimé que l’émission « Les 48h des bourgmestres », diffusée sur RTL Play, RTL Info et la page Facebook de RTL dans le cadre des élections communales 2018, était conforme à la déontologie journalistique et à l’Avis du CDJ (aujourd’hui Recommandation) sur la couverture des campagnes électorales dans les médias. Pour rappel, entre le 3 et le 5 septembre 2018, 48 heures durant, trois présentateurs s’étaient relayés pour interviewer pendant 10 minutes tous les bourgmestres des communes francophones de Wallonie et Bruxelles.
Le CDJ s’était autosaisi de ce dossier après avoir pris connaissance, par voie de presse, de plusieurs reproches émis à l’égard de l’émission qui, n’ayant invité que des bourgmestres à s’exprimer, n’aurait pas assuré l’équilibre et la représentativité de tous les partis. Dans le souci de garantir l’indépendance de l’information, le CDJ a estimé qu’il était de sa mission de se prononcer sur ce dossier afin d’apprécier si les griefs déontologiques évoqués dans la presse étaient ou non rencontrés.
Dans son avis, le CDJ a relevé que l’on ne pouvait reprocher au dispositif mis en place par le média d’adopter un parti pris favorable ou d’assurer une éventuelle complaisance à l’égard des personnes interviewées. Il a en effet estimé que le format choisi assurait une information de nature contradictoire grâce aux éléments de cadrage et aux questions des journalistes. Il a aussi noté l’important travail d’enquête préalable à l’opération qui a permis cette mise en perspective. Le CDJ a par ailleurs retenu la volonté du média de ne pas mettre en avant tel ou tel candidat, pointant notamment que les bourgmestres indisponibles étaient remplacés par des membres de l’opposition retenus sur base d’un critère objectif lié à leur précédent résultat électoral, que la durée des interviews était identique quelle que soit la notoriété du candidat ou la taille de la commune, qu’elles étaient diffusées à quelques exceptions près dans l’ordre alphabétique des communes et que l’objet des interviews portait sur le bilan communal des six années de mandature passées et non sur le programme des candidats.
Considérant l’angle rédactionnel choisi, le contexte propre au scrutin communal et le fait que l’émission était diffusée en ouverture (médiatique) de la campagne électorale, le CDJ a en outre estimé que l’équilibre ressortait, dans ce cas d’espèce, de la succession des différentes séquences au sein de la même émission qui donnait à voir une image des partis conforme à la représentation électorale issue des dernières élections communales.
Suite à la recrudescence de plaintes relatives aux enjeux déontologique de l’information politique et en prévision des échéances électorales de mai, le CDJ a récemment mis à jour la Recommandation sur la couverture des campagnes électorales dans les médias. Celle-ci rappelle entre autres que « Pendant une campagne électorale, comme en tout temps, le traitement journalistique de l’actualité politique doit tenir compte de l’ensemble des faits pertinents pour une information correcte. Il relève de l’essence même du travail journalistique de chercher l’information la plus complète possible, de la vérifier, de la trier, de la mettre en perspective avant de la diffuser. L’axe qui doit guider ce travail est la pertinence pour le public, sans partialité, exclusion d’office ou droit automatique à la parole ».
Lire l’avis :