Le CDJ donne raison à Lejeune et Martin contre SudPresse
Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a conclu ce 19 juin que SudPresse a porté indûment atteinte à la vie privée de Michèle Martin et Jean-Denis Lejeune en publiant des extraits de leur rencontre en novembre 2012. Le journal a refusé d’informer ses lecteurs de cette décision.
Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ), se prononçant à une large majorité, a conclu à des fautes déontologiques de la part du groupe SudPresse dans le fait de diffuser des extraits de la discussion que Mme Michèle Martin et M. Jean-Denis Lejeune ont tenue en novembre 2012 dans le cadre d’une médiation. Ils avaient tous deux introduit une plainte au CDJ pour manquements à la déontologie des journalistes.
Selon le Conseil, il était justifié, pour un média, d’informer de la tenue de cette rencontre mais pas d’en publier des extraits qui relevaient de la vie strictement privée des deux personnes concernées. La déontologie journalistique protège les personnes contre les atteintes à leur vie privée de la part des médias. Cette protection ne peut s’effacer que si les informations diffusées relèvent de l’intérêt général. Mais, affirme le CDJ, cet intérêt général ne se confond pas avec la curiosité du public, contrairement à ce que défendait SudPresse. Il faut que les informations en question contribuent au débat démocratique et concernent la vie en société. Le Conseil a décidé que ce que Mme Martin et M. Lejeune se sont dit leur appartenait. A ses yeux, le faible contenu informatif des extraits diffusés n’est porteur d’aucun intérêt général justifiant, dans ce cas, de passer outre le respect de la vie privée. Le CDJ ajoute que même si M. Lejeune a volontairement mis des aspects de sa vie privée sur la place publique, cela ne donne pas aux médias le droit d’en révéler d’autres aspects, d’autant moins que dans ce cas-ci, une autre personne était aussi concernée.
Le Conseil de déontologie avait demandé à SudPresse d’informer ses lecteurs de la décision ce mardi 25 juin au plus tard. Le média ne l’a pas fait.
Plainte 12-41