La déontologie journalistique a ses règles et son instance d’autorégulation
Le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ) tient à rappeler que depuis 2010, il exerce exclusivement la veille déontologique et le traitement des plaintes portant sur les pratiques journalistiques.
On peut lire dans le journal Le Soir d’aujourd’hui que la Ministre de l’enseignement Joëlle Milquet, s’inquiétant d’une évolution des pratiques médiatiques en matière d’« infotainment », souhaiterait « une réflexion sur des nouvelles règles de déontologie journalistique » et propose d’en saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).
En 2009 en effet, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé à l’unanimité de reconnaître une instance spécifique comme seule compétente en matière de déontologie pour l’ensemble de la presse : audiovisuelle, écrite et électronique. Récemment encore, cette reconnaissance du CDJ a été renouvelée par le Gouvernement francophone. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est pour sa part strictement compétent pour la régulation du secteur audiovisuel conformément au décret sur les Services de Médias Audiovisuels. Il réfère du reste au CDJ pour les questions de déontologie journalistique qui peuvent lui être adressées selon une procédure bien établie.
Par la reconnaissance d’une instance d’autorégulation journalistique, la Fédération Wallonie-Bruxelles a montré son attachement à la liberté de la presse, qui doit assumer ses responsabilités en toute indépendance.
En outre, le décret du 30 avril 2009 réglant les conditions de reconnaissance de l’instance d’autorégulation déontologique attribue expressément au CDJ la mission de « codifier, affiner et compléter les règles déontologiques applicables au traitement de l’information ». Le CDJ se montre particulièrement dynamique pour suivre l’évolution des pratiques journalistiques, comme en témoignent de nombreuses recommandations particulières et un Code de déontologie réactualisé encore fin 2013.
Le CDJ est donc parfaitement compétent et équipé pour mener, s’il le juge utile, une réflexion sur l’ « infotainment », et recevoir toute plainte éventuelle.
Marc de Haan
Président du Conseil de déontologie journalistique
André Linard
Secrétaire général du Conseil de déontologie journalistique