En septembre au CDJ : 4 plaintes non fondées
En septembre 2016, le CDJ a déclaré quatre plaintes non fondées. Trois étaient dirigées contre la RTBF, une contre L’Avenir. Deux d’entre elles portaient sur des questions d’identification.
La première plainte déclarée non fondée (15-50 Divers c. S. Kessas / RTBF) visait un reportage de S. Kessas consacré à des mères d’enfants partis en Syrie et diffusé en novembre 2015 sur La Une (RTBF) dans le cadre d’une soirée spéciale liée aux attentats de Paris. Au-delà de questions multiples qui portaient sur le respect des engagements pris par le média envers plusieurs témoins, l’enjeu déontologique central de ce dossier tenait à l’identification d’une des mères dont le statut avait changé entre le moment du tournage et le moment de la diffusion du reportage. Le fils dont elle témoignait attendre des nouvelles était en effet devenu l’un des terroristes qui s’était fait exploser aux alentours du Stade de France. Afin de pouvoir faire son deuil, cette mère avait demandé à ne plus apparaître dans le reportage, demande qui n’avait pas été rencontrée par la RTBF. Le CDJ a estimé que la balance des intérêts en jeu montrait qu’il y avait un intérêt général à passer le témoignage de cette mère et à l’identifier par son nom. Il a aussi relevé qu’un floutage aurait privé ce témoignage de sa force et de son intensité.
Dans la deuxième plainte (X c. S. Chevalier / RTBF (Devoir d’enquête)) examinée par le CDJ, le plaignant reprochait l’identification rendue possible d’un protagoniste de l’affaire Wesphael dans un reportage de l’émission Devoir d’enquête de février 2016 consacré au sujet. Il estimait – notamment – que la mention du prénom (atypique) et de la profession de cette personne, ainsi que l’utilisation de sa photo floutée, la rendait reconnaissable. Le CDJ a jugé ces griefs non fondés. Certes, la personne est identifiable, d’autant plus que d’autres médias ont déjà publié tout ou partie de ces mêmes informations. Pour autant, l’affaire est d’intérêt général et la personne est devenue, même contre son gré, une personnalité publique.
La troisième plainte (K. Igal c. RTBF (Questions à la Une)), introduite dans le cadre d’une procédure conjointe avec le CSA, revenait sur une courte séquence d’un reportage de « Questions à la Une » consacré au financement de l’Islam. Le plaignant reprochait entre autres choses une confusion entre faits et opinions et l’usage de stéréotypes. Le CDJ a retenu que ce sujet d’intérêt général était traité de manière nuancée et s’appuyait sur des informations vérifiées. Il a constaté que les jugements de valeur reprochés étaient le fait d’interlocuteurs qui exprimaient leurs points de vue et que l’absence de mise en contexte relevait du libre choix du journaliste pour angler son sujet.
La dernière plainte, jugée également non fondée (16-41 S. Buyten c. lavenir.net), portait sur la publication erronée d’une illustration dans un article en ligne de lavenir.be. Le CDJ a de nouveau rappelé que l’erreur reste possible et que la rectification explicite est une manière déontologique d’y répondre. Il a estimé la plainte non fondée vu que le média avait reconnu son erreur, qu’il avait sensibilisé ses équipes pour éviter qu’elle ne se reproduise et que l’article en cause ne soulevait pas d’enjeu majeur.
Fin septembre, 34 dossiers sont en cours de traitement au Conseil de déontologie journalistique.
Les avis sont accessibles sur le site du CDJ aux pages