En octobre au CDJ : 3 plaintes fondées
En octobre 2016, le CDJ a déclaré trois plaintes fondées. Deux d’entre elles portaient sur des Unes qui mettaient en question la responsabilité sociale du média (SudPresse, La Dernière Heure), la troisième concernait l’identification d’une personne (SudPresse).
La première plainte déclarée fondée (16-12 Divers c. SudPresse) visait une Une de SudPresse du 24 février dernier qui évoquait une invasion de migrants menaçant la côte belge. Dans son avis, le CDJ a constaté que cette Une ne respectait pas la vérité et confondait faits et opinions : d’une part la Une ne renvoie à aucun fait établi puisqu’il n’y a ni invasion, ni menace ; d’autre part, en rendant compte – sans la créditer – de la crainte du ministre de l’Intérieur, elle présente comme un fait avéré ce qui n’est qu’une opinion. Le CDJ a également estimé que cette Une qui procédait par généralisation et dramatisation excessive stigmatisait particulièrement les migrants en les assimilant de manière générale à un danger. Il a en conséquence considéré que le média a manqué au principe de responsabilité sociale. Le CDJ avait reçu 1.008 plaintes relatives à cette Une. Dans son avis, il rappelle que le nombre de plaignants n’a aucune incidence sur l’examen du dossier puisqu’une seule plainte suffit pour ouvrir une procédure.
La deuxième plainte examinée par le CDJ le 12 octobre dernier (16-35 Divers c. La Dernière Heure) conclut également à un défaut de responsabilité sociale dans le chef du média. Le CDJ a en effet estimé que la Une contestée, qui était consacrée à l’augmentation des vols de cartes d’identité belges et à leur utilisation par les migrants et les terroristes, déformait les faits tels qu’ils étaient rapportés dans l’article en pages intérieures et assimilant de ce fait migrants et terroristes. Il a également considéré que la photo qui illustrait l’article auquel renvoyait la Une trompait le public sur le sens de l’information principale et induisait une lecture dramatisante et stigmatisante de cette information.
La troisième plainte (16-40 X c. La Meuse Liège) portait sur la publication de la photographie d’une personne dont La Meuse rendait compte du jugement dans une affaire de coups et blessures. Il s’agissait de la deuxième fois que La Meuse recourrait à cette photo à propos de laquelle le CDJ avait déjà remis un avis. Considérant la manière dont les enjeux déontologiques se posaient dans le contexte spécifique de cette nouvelle diffusion, le CDJ a constaté que le média n’avait pas respecté la vie privée et le droit à l’image de la personne figurant sur la photo. Non seulement celle-ci est reconnaissable, en dépit du bandeau noir apposé sur ses yeux, mais il n’y avait pas non plus intérêt général à l’identifier.
Fin octobre, 33 dossiers sont en cours de traitement au Conseil de déontologie journalistique.
Les avis complets sont accessibles sur le site du CDJ aux pages