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Le CDJ en 2015 : un point de repère pour les médias

  • 2015

« Les médias devront plus que jamais être d’une rigueur intransigeante dans le traitement des faits », souligne Marc de Haan en introduisant le rapport d’activités 2015 du Conseil de déontologie journalistique qu’il préside. Cette année fut particulièrement interpellante pour les rédactions confrontées à l’exigence d’informer correctement sur des événements dramatiques. Et, poursuit Marc de Haan, le CDJ a tenté de les aider au mieux par des démarches en phase avec les questions qui se posaient.

Le CDJ a notamment été saisi d’une plainte contestant la publication, début septembre, de la photo du petit Aylan Kurdi. Il a rappelé les critères qui président de façon générale aux décisions de publier des photos et constaté que celle-ci était conforme au prescrit déontologique par sa véracité et sa valeur informative indéniable sur la réalité de l’exil. Mais elle risque aussi de focaliser sur un cas individuel et d’entraîner l’indifférence par rapport au compteur des morts dans la Méditerranée qui continue à tourner.

2015 fut aussi l’année des attentats à Paris et dans d’autres endroits moins médiatisés, avec leur lot de questions sur la manière correcte d’informer. Dès février, le CDJ a répondu aux préoccupations exprimées par plusieurs médias de disposer de points de repère déontologiques. Il a adopté le 10 juin 2015 une Recommandation sur l’information en situation d’urgence dont le maître-mot est « vérification », qui doit primer sur la rapidité. Même si, aujourd’hui, l’analyse doit encore être faite à tête reposée de la couverture des attentats du 13 novembre et du 22 mars, une première approche indique que cette Recommandation a aidé à éviter des erreurs.

Autre nouveauté 2015 : la publication des plaintes fondées

Régulièrement interpellé sur la « faiblesse de son pouvoir de sanction », le CDJ a franchi une étape en 2015. L’ensemble des médias membres de l’asbl qui encadre le Conseil se sont engagés à communiquer à leur public les avis du CDJ déclarant une plainte fondée à leur encontre, selon des modalités précises. La mise en œuvre de cet engagement a suscité quelques résistances mais de nouveaux engagements ont été communiqués au CDJ indiquant que les modalités seraient strictement respectées à l’avenir.

Il serait cependant erroné de penser que les médias voient dans le CDJ un « gendarme » qui ne servirait qu’à traquer leurs fautes. André Linard, secrétaire général du Conseil qui quitte ses fonctions à la fin de ce mois, a notamment mis en évidence la demande que lui et son collègue flamand ont reçue du groupe de presse Roularta : intervenir dans chacune des rédactions, même les plus petites, pour une forme de formation continuée à la déontologie. Cette démarche a beaucoup intéressé les journalistes concernés, souvent très critiques envers les pratiques de leur profession et envers les pressions, publicitaires entre autres, qui pèsent sur le journalisme.

51 dossiers, la moitié des plaintes fondées

Comme chaque année, le CDJ a aussi dressé le bilan chiffré des plaintes traitées en 2015. Il en a reçu 81 dont 51 soulevaient des enjeux déontologiques et ont conduit à ouvrir des dossiers. 5 d’entre elles ont fait l’objet d’une solution amiable entre les plaignants et les médias.
40% des dossiers ouverts visaient le groupe SudPresse, soit un peu moins que l’année précédente.
Depuis 2012, la presse écrite quotidienne est la principale visée par les plaintes. Cette dominante s’est accentuée en 2015 : 30 dossiers sur 51 la concernent, soit 59% (+ 4% par rapport à 2014). Viennent ensuite la télévision (24% ; + 7%), la presse écrite périodique (8% ; + 1%), la presse en ligne (6% ; – 9%) et la radio (2% ; + 2%).
En 2015, le CDJ a rendu 30 avis sur des plaintes arrivant en fin de procédure, soit le même nombre que l’année précédente : 11 de ces plaintes dataient de 2014 et 19 de l’année en cours. 16 avis sur 30 ont déclaré les plaintes fondées en tout ou en partie, soit 53% (67% en 2014).

Les principales fautes constatées sont des défauts dans la recherche et le respect de la vérité sous forme d’approximations ou de défaut de vérification. Le second grief le plus fréquent constitue une nouveauté : l’absence de droit de réplique donné avant publication à des personnes envers qui des accusations graves sont lancées. Il prend le pas sur les atteintes aux droits à l’image et à la vie privée.

Concluant ce bilan, le Président du CDJ a aussi présenté Muriel Hanot, la nouvelle secrétaire générale du CDJ qui prend le relais d’André Linard dès la fin avril.

Liens :

Vers le rapport annuel 2015 du CDJ

Vers le rapport commun CSA – CDJ

Contact :

Jusqu’au 27 avril 2016 :
André Linard, 02/280.25.14, 0471 261 461, andre.linard@lecdj.be ou cdj@lecdj.be

A partir du 28 avril 2016 :
Muriel Hanot, 02/280.25.14, 0472 440 346, muriel.hanot@lecdj.be ou cdj@lecdj.be

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